Urbanisation

EVOLUTION DE L’URBANISME A CHAMPEAUX

L’élaboration d’un PLU (Plan Local d’Urbanisme) que le conseil municipal a décidé de prescrire par sa délibération du 5 avril 2002, est l’occasion de retracer les grandes phases de l’extension de notre village, à compter de 1834, date de l’élaboration du premier plan cadastral.

Champeaux a, pendant très longtemps, été ceinturé de larges et profonds fossés, à l’intérieur desquels la majeure partie de la population avait sa résidence.

En effet, à part quelques écarts, comme on les appelait il y a quelques décennies, seuls les personnes résidant ainsi au Château d’Aunoy et sa ferme, au Moulin de Varvanne et à la Ferme de Malvoisine, vivaient à l’extérieur du village proprement dit. Le plan d’intendance de 1780 ainsi que le plan cadastral levé en 1834, en attestent.

La première habitation ayant ensuite été construite à l’extérieur du village, était celle d’un charpentier-scieur de long nommé Louis Auguste BOSDURE. Sa présence est indiquée sur le plan dressé le 10 février 1848, par M. PUSSOT géomètre à Moisenay, pour le compte de Jean Victor BOURDIN qui sollicitait du Préfet, l’autorisation d’établir une tuilerie avec locaux d’habitation, au nord de l’actuelle route départementale D 215 allant à Mormant, où est installé, de nos jours, ATD Quart Monde. Celle-ci ne devait fonctionner qu’une trentaine d’années, puisque entre 1881 et 1883, la totalité des 4 fours et la halle étaient démolis. Seules les habitations échappaient à la destruction.

En 1868, une autre activité s’installait le long de cet axe routier, et toujours au nord de celui-ci, à savoir une distillerie. Son fondateur était Jean Baptiste DEVARENNE. Elle connaissait deux autres propriétaires avant d’appartenir, dès 1920, à MM LESAFFRE Frères qui la dirigeaient jusqu’à sa fermeture en 1955. Le site était ensuite racheté par Mme Esther BROCKMAN qui le transformait, avec plus ou moins de rigueur, en zone industrielle. C’est en 1981 que la société “B.S.B” rachetait ce qui restait alors de l’usine. Voir à ce sujet les activités disparues.

C’est en 1957 qu’était projeté le premier lotissement communal, toujours en bordure du CD 215 (rue du Stade), au lieu-dit ” les Grands Jardins”. Le Conseil municipal ajournait ce projet le 21 mars 1958, qui ne reprenait vie qu’en avril 1960.

En mai 1961, 8 premières parcelles de 620 m2 chacune, étaient mises en vente à raison de 2,50 francs/m2, non viabilisées. Celles-ci, prises sur une portion de terrain de 180 m par 70 m, cadastrée ZM 28, étaient situées sur le côté sud de cette route. Pour l’aménagement, un emprunt de 35 000 francs était contracté auprès de la Caisse d’Epargne de Melun.

En août 1963, les 8 dernières parcelles avaient trouvé acquéreurs, à raison de 7,20 francs/m2, viabilisées. Ces dernières bordaient cette même route, mais sur son côté nord, et dans un alignement moins systématique.

Fin 1965, voyait la naissance d’un deuxième lotissement communal, dit “de Varvanne”.

La première tranche de 9 lots, d’une étendue totale de 6 021 m2, située au sud du chemin du même nom (actuelle rue de Varvanne), sur les parcelles C 183 et C 632, n’avait pu être réalisée qu’après un échange de terrains entre la Commune et le Bureau d’Aide Social (actuel C.C.A.S), et l’achat par la Commune d’une parcelle à Mme LEBER.

La seconde tranche de 7 lots, d’une surface totale de 5 600 m2, située au nord du même chemin, avait été réalisée avec l’acquisition en 1967, par la Commune, d’une bande de terrain de 140 m par 40 m cadastrée ZL 34, à M.Robert GERALDY.

C’est également en juin 1967 que M.Jean-Claude POISSON était autorisé à mettre en vente, au profit de ses employés, une parcelle de terrain cadastrée ZL 12 p, divisée en 4 lots. Ceux-ci ne terminaient que la partie est de la rue de Varvanne qui ne ressemblait donc pas encore complètement à ce que nous connaissons actuellement. Nous en verrons la suite plus loin.

En septembre 1970, la société “ERBA et SEIT” qui acceptait “d’arrondir” son offre à 140.000 francs, était retenue pour la construction de la station d’épuration qui se terminait en novembre 1971, à l’endroit connu de tous, dans le quart sud-ouest de l’intersection de la voie communale n°1 dite de Champeaux à Chaunoy et du chemin rural n°31 dit de Blandy à Saint-Méry.

Le 5 novembre 1971, le Conseil municipal acceptait le principe d’un troisième lotissement communal, dit “du Pain”, sur les parcelles C 190, C 634 et C 697 d’une contenance totale de 1 ha 73 a et 13 ca, vendues par les héritiers de Robert GERALDY, à la Commune qui contractait un emprunt de 150 000 francs auprès du Crédit Agricole. Le prix de vente définitif du m2 était fixé à 42 francs, le 12 mai 1973.

En mars 1978, il était signalé que les héritiers GERALDY étaient disposés à vendre à la Commune, les terrains cadastrés C 182.687 et ZL 33, situés de part et d’autre de la rue de Varvanne, entre les 2 premières tranches du lotissement “de Varvanne” et la rue Raoul COUTANT. En fait, la commune ne faisait pas l’acquisition de ces terrains, et ce sont les héritiers GERALDY, représentés par M. René COQUIN qui, par un arrêté préfectoral du 26 janvier 1979, étaient autorisés à lotir ces parcelles d’une contenance totale de 5236 m2. La vente des 6 lots ainsi constitués était autorisée le 23 juillet de la même année, avant l’exécution des travaux de viabilité. Cet ensemble achevait ainsi la réalisation de cette rue.

C’est également en 1978, que la société “BATIR” offrait d’acquérir auprès de M.Jean-Claude POISSON, une parcelle de 2 ha 60 a, cadastrée ZL 30, au lieu-dit “la Tuilerie”, en vue d’y construire, initialement, 18 à 20 maisons individuelles.

Le Conseil municipal donnait son accord en novembre de la même année. En 1980, le nombre des lots était porté à 39 dont 25 devaient comporter une maison “BATIR”. Le projet de convention avec la société “BATIR” était approuvé en novembre 1980, avec à la clef, le versement par celle-ci à la Commune, de 390 000 francs et la cession gratuite d’un terrain de 840 m2 (lot n°15) initialement destiné à la construction d’un court de tennis qui ne devait pas se concrétiser à cet endroit pour une raison d’orientation. A la place, étaient construites 2 maisons, logements de fonction pour le personnel communal, et le hangar communal.

C’est toujours en 1978 que M. Irénée MONTOUT commençait son étude en vue de la construction d’une salle polyvalente dont l’avant-projet était accepté le 19 avril 1985. Le coût de l’opération était estimé à 3.000.000 francs, hors installation électrique (env 250.000 francs), nécessitant un emprunt d’environ 1.250.000 francs. Le 30 janvier 1986, il était rapporté que le permis de construire était accordé et que le financement n’augmenterait pas les impôts locaux, du fait des ressources pétrolières. La maquette de cette salle était présentée le 30 mai 1986. Le nom de baptême “La Campélienne” était accepté en mai 1987, et l’inauguration avait lieu le 12 septembre de la même année, avec une journée “portes ouvertes” le lendemain.

Nous ne pouvons pas clore cet historique, sans parler de la construction de l’école maternelle dont les premiers balbutiements se faisaient en 1992. En mars 1993, le Conseil municipal autorisait le Regroupement Pédagogique Intercommunal (R.P.I) de construire ces bâtiments scolaires, à condition que cela se fasse sur un terrain appartenant à la commune, situé en face d’une zone constructible approuvée par le P.O.S. Le permis de construire était déposé fin 1994. Le R.P.I, lors de sa réunion du 15 décembre 1995, décidait de valider le projet de construction sur la parcelle cadastrée ZM 111 (ex ZM 71 et 99), lieu-dit “Les Grands Jardins”. En l’absence de P.O.S, le Conseil municipal autorisait la réalisation de ce projet sur cette parcelle, le 26 janvier 1996. En septembre de la même année, l’objectif était d’une ouverture de cette école maternelle, pour la rentrée de septembre 1997. Le choix définitif des entrepreneurs se faisait le 29 janvier 1997. En raison de la fermeture d’une classe dans le cadre du R.P.I, le Conseil municipal faisait, le 17 février de la même année, un vote de confirmation pour cette construction qui prenait du retard, et dont, finalement, l’ouverture n’avait lieu qu’en fin d’année 1997. En 2006, commencent les travaux de réalisation d’une extension de la maternelle, entre la maternelle et la Campélienne, afin d’accueillir la cantine scolaire du RPI. La faillite de la société devant faire le gros œuvre retarde de plusieurs mois les travaux en obligeant à relancer un appel d’offre total.

Bien que n’ayant évoqué que les grands ensembles et que des constructions individuelles, en nombre moins important et situées principalement au sud, sud-est et est, aient vu le jour dans la seconde moitié du siècle dernier, on constate que l’extension de l’habitat campélien s’est principalement faite par les parties nord, nord-est et est du village. N’ont pas non plus été prises en compte, les quelques réhabilitations à usage d’habitation, d’anciens corps de ferme ou locaux professionnel.

Un nouveau lotissement, au sud de la commune (retardé car en attente d’un accord des Bâtiments de France, initialement accordé puis retiré début 2007 ) est construit en deux parties (au lieu d’une continuité initiale, (toujours à la demande des Bâtiments de France) cinq maisons rue de la ferme de Chaunoy et neuf dans une nouvelle rue créée à l’occasion, la rue du Jardin Freminet (du nom ancien de la parcelle)

Nous terminerons cet article, en nous attardant quelque peu sur les recensements de population.

Recensements de population
Année Nombre d’habitants Année Nombre d’habitants Année Nombre d’habitants
1836 471 1886 543 1946 554
1841 433 1891 558 1954 541
1846 402 1896 544 1962 (a) 541
1851 404 1901 510 1962 (b) 557
1856 471 1906 545 1968 652
1861 476 1911 526 1975 639
1866 552 1921 464 1982 704
1872 562 1926 506 1990 794
1876 530 1931 546 1999 804
1881 487 1936 485 2014 820

La construction de ces lotissements, réalisée sur environ 25 ans, a donc fait croître, de 1962 à 1990, la population de Champeaux de 253 habitants, avec toutefois une très légère baisse constatée au recensement de 1975.

Michel MORCHOISNE

Sources : Comptes-rendus de réunions du Conseil municipal et archives communales.