Cette appellation recouvre les médecins également appelés docteurs en médecine, les chirurgiens ou docteurs en chirurgie, les officiers de santé, les dentistes, les sages-femmes et les pharmaciens.
Avant d’évoquer l’ensemble de ces professions qui ont bien naturellement énormément évolué au fil des siècles, rappelons que l’Académie Nationale de Médecine était fondée en 1820, par Louis XVIII, sous le nom d’Académie Royale de Médecine, héritant de la plupart des prérogatives de l’Académie Royale de Chirurgie fondée en 1731 et de la Société Royale de Médecine fondée en 1778. Son rôle est de conseiller le gouvernement pour tous les problèmes d’hygiène et de santé publique.
En cas de maladie, nos ancêtres s’adressaient en priorité à Dieu et à ses saints qui avaient tous une spécialité, comme saint Laurent pour les brûlures et sainte Apolline pour les maux de dents. Les maladies les plus courantes étaient aussi très souvent soignées par des recettes de bonne fame ([1]), dont les plantes ont longtemps été les composants exclusifs, et les colporteurs faisaient recette avec leurs drogues miracles. Ce n’était qu’en dernier ressort qu’il était fait appel à un homme de l’art qui pouvait alors être le médecin, le chirurgien, le rebouteux ou parfois même le sorcier, ces deux derniers n’étant parfois qu’un seul et même personnage ! Les guérisseurs, nom aussi donné aux rebouteux, étaient interdits par une loi de 1792 qui ne devait pourtant pas empêcher ceux-ci d’exister même encore actuellement.
Pendant très longtemps, les médecins, appelés mires au Moyen Age, possédaient des connaissances médicales très limitées et ne pratiquaient couramment guère que trois thérapies, à savoir les saignées, les purges et les clystères ([2]).
Dans l’ancienne législation, les médecins formaient des corporations qui étaient successivement réglementées par les dispositions de l’édit de mars 1607, de la déclaration du roi du 23 avril 1743, des lettres patentes du 22 juillet 1748 et de l’édit de mai 1768.
La Révolution supprimait ces dispositions. Le besoin de nouvelles garanties se faisait sentir et FOURCROY les finalisait devant le Corps législatif en présentant la loi du 19 ventôse an XI : ” Depuis le décret du 28 août 1792 qui a supprimé les Universités, les Facultés et les corporations savantes, il n’y a plus de réceptions régulières de médecins et de chirurgiens. Ceux qui ont appris leur art se trouvent confondus avec ceux qui n’en ont pas la moindre notion. Presque partout on accorde des patentes aux uns et aux autres. La vie des citoyens est entre les mains d’hommes avides autant qu’ignorants. L’inexpérience la plus dangereuse, le charlatanisme le plus éhonté, abusent partout de la crédulité et de la bonne foi. Aucune preuve de savoir et d’habileté n’est exigée. Ceux qui étudient depuis 7 ans et demi dans les 3 écoles de médecines instituées par la loi du 14 frimaire an III, peuvent à peine faire constater les connaissances qu’ils ont acquises et se distinguer des prétendus guérisseurs qu’on voit de toutes parts. Les campagnes et les villes sont également infestées de charlatans qui distribuent les poisons et la mort avec une ardeur que les anciennes lois ne peuvent plus réprimer. Les pratiques les plus meurtrières ont pris la place de l’art des accouchements. Les rebouteurs et les mèges impudents abusent du titre d’officiers de santé pour couvrir leur ignorance et leur avidité. “
Cette loi du 19 ventôse an XI faisait que nul ne pouvait exercer la profession de médecin ou de chirurgien sans avoir été examiné et reçu dans les termes déterminés par une des six écoles nationales de médecine. Les docteurs en médecine ou en chirurgie recevaient un diplôme qui leur donnait le droit d’exercer leur art dans toute la France.
Selon les articles 35 et 36 de cette même loi, ceux qui exerçaient l’art de guérir ou qui pratiquaient celui des accouchements sans être munis de diplôme ou de lettre de réception, étaient donc passibles d’une amende prononcée par les tribunaux correctionnels, au profit des hospices. L’amende pouvait être de 1.000 francs ([3]) pour ceux qui prenaient le titre et exerçaient la profession de docteur-médecin, et de 500 francs pour ceux qui se qualifiaient d’officier de santé et voyaient des malades en cette qualité. En cas de récidive, l’amende était doublée et le délinquant pouvait être condamné en outre à un emprisonnement de 6 mois maximum.
Quant à ceux qui exerçaient l’art de guérir sans usurper de titre, la loi les poursuivait et les condamnait à une amende d’un maximum de 15 francs, prononcée par le tribunal correctionnel, toujours au profit des hospices.
Il fallait attendre le 19ème siècle et les progrès de la médecine pour que de vrais médecins s’installent à la campagne, considérés jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, comme des notables. Mais ce n’est qu’au milieu du 20ème siècle, avec le remboursement de ses visites et des médicaments par la Sécurité sociale, que s’est intensifié le recours aux médecins qui, dans nos campagnes, accédaient alors à une certaine aisance.
En 1955, le nombre des médecins inscrits à l’Ordre National était de 39 100, pour atteindre 138 370 en 1982 et 204705 en 1994, dont 181 686 actifs.
Pour ce qui concerne les chirurgiens, avant 1731, on parlait également très souvent de chirurgiens-barbiers ou parfois de maîtres-opérateurs, termes désignant en fait les mêmes personnes. Ce n’était qu’à partir de cette date que les deux professions étaient clairement différenciées. Les chirurgiens ayant étudié portaient des robes longues et les chirurgiens-barbiers des courtes.
Les chirurgiens faisaient leur formation au Collège de Saint Côme et Saint Damien de Paris ([4]), et jusqu’à la fin du 18ème siècle, ne pouvaient être que de confession catholique. Ils achetaient leur charge et étaient très généralement de condition plus modeste que les médecins qui exerçaient plutôt à la ville et donc payés en espèces, alors que les chirurgiens officiaient essentiellement à la campagne où ils étaient assez souvent payés en nourriture telle que céréales, volailles et animaux.
Les chirurgiens étaient sous l’autorité des médecins. Ainsi, un médecin était toujours présent lors de la réception d’un nouveau chirurgien. Les uns et les autres ne s’appréciaient guère.
Avant 1846 ([5]), le chirurgien ignorait tout de l’anesthésie et des antiseptiques, et ne s’occupait principalement que des parties extérieures du corps, fractures, plaies, tumeurs et ulcères.
A la fin de l’époque révolutionnaire de 1789, apparaissait un autre homme de l’art, à savoir l’officier de santé qui n’étant reçu qu’après une pratique moins longue et moins complète, non dans une école nationale mais par un jury de département, ne pouvait exercer que dans le département pour lequel il était reçu. S’il voulait exercer dans un autre département, il devait subir de nouveaux examens et obtenir un nouveau certificat d’aptitude. Les conditions posées par la loi du 19 ventôse an XI, à l’obtention du titre d’officier de santé, étaient modifiées par un décret du 22 août 1854. Ainsi, les aspirants à ce titre devaient justifier de 12 inscriptions dans une faculté de médecine ou de 14 inscriptions dans une école préparatoire de médecine. Il existait des officiers de santé de 1ère et de 2ème classe, tout comme pour les pharmaciens.
L’officier de santé ne pouvait pratiquer d’opérations chirurgicales importantes, sans l’assistance d’un docteur. Sans cette surveillance, il était responsable et soumis à indemnité si des accidents se produisaient à la suite de cette opération. Les officiers de santé disparaissent en 1905.
Les termes de la loi du 19 ventôse an XI, pour ce qui concernait la prohibition de pratiquer la médecine ou la chirurgie sans diplôme, s’appliquait aussi à l’oculiste.
Pour ce qui est des soins dentaires, nos ancêtres se sont longtemps débrouillés par leurs propres moyens, tout en ayant assez fréquemment recours, pour venir à bout des vieux chicots, au maréchal-ferrant malmenant parfois du même coup gencives et mâchoires. Certains attendaient les foires, pour avoir recours au fameux arracheur de dents, opérant en public et sans anesthésie.
La loi du 19 ventôse an XI n’assujettissait pas la profession de dentiste à l’obtention d’un diplôme, certificat ou lettre de réception (arrêt de la Cour de cassation du 23 février 1827). Cependant les rédacteurs du Répertoire Général d’Administration Municipale et Départementale ne partageaient pas cet avis.
Rappelons que l’Ordre National des chirurgiens-dentistes était créé par l’ordonnance du 24 septembre 1945, après dissolution d’un Ordre créé le 7 octobre 1940. Nul ne pouvait alors exercer cette profession, s’il n’était pas inscrit à l’Ordre.
Venons-en maintenant à la sage-femme qui avait eu pour ancêtre la matrone ou la bonne mère qui était souvent choisie parmi les femmes âgées ayant eu beaucoup d’enfants et qui devait être catholique et vertueuse. Souvent, c’était le curé qui l’instituait officiellement, après qu’elle ait prêté serment sur les saints évangiles. Sa formation très souvent limitée, acquise sur le terrain en secondant une autre matrone, lui faisait parfois utiliser des instruments quelque peu effrayants tels que le crochet d’une pelle à feu, celui d’une balance romaine ou d’une lampe à huile, le tout sans désinfection ! Au 18ème siècle, très rares étaient celles qui avaient suivi une formation à l’Hôtel-Dieu de Paris ! Il n’existait aucune autre école enseignant l’art de l’accouchement. Cependant, à partir de 1759, certaines qui savaient lire avaient pu acquérir quelques connaissances théoriques, en consultant le traité rédigé par Madame DU COUDRAY.
L’article 32 de la loi du 19 ventôse an XI, faisait aussi que personne ne pouvait exercer la profession de sage-femme, si elle n’avait pas obtenu un diplôme, ou un certificat d’aptitude. Suivant un arrêt de la Cour de cassation du 6 juillet 1827, les personnes exerçant illégalement la profession de sage-femme étaient passibles d’une amende de 100 francs. Pour être admise à subir l’examen à la suite duquel était délivré ce diplôme, la sage-femme devait avoir suivi au moins 2 cours théoriques d’accouchement et vu pratiquer ou pratiquer elle-même les accouchements, pendant 6 mois dans un hospice ou sous la surveillance d’un professeur. L’examen portait sur la théorie et la pratique des accouchements, sur les accidents auxquels ils pouvaient donner lieu et sur les remèdes à y apporter. Elle devait recourir à l’assistance d’un docteur pour l’emploi des instruments en cas d’accouchement laborieux. Le refus d’une sage-femme d’assister une femme qui était dans les douleurs de l’accouchement, quelque inhumain qu’il était, ne la rendait passible d’aucune peine.
Terminons ce survol général des métiers de santé par le pharmacien dont le prédécesseur était l’apothicaire. Cet expert en plantes et remèdes variés, faisait fureur sous Louis XIII. Ce n’est qu’en 1777 que cette profession se différenciait de celles d’épicier et de droguiste, avec l’instauration d’un enseignement privé de la pharmacie. En 1803, étaient créées 4 écoles publiques de pharmacie, ainsi que la Société de Pharmacie qui devenait l’Académie Nationale de Pharmacie en 1979.
Le premier véritable statut de l’officine était consacré par la loi du 21 germinal an XI, qui restait en vigueur jusqu’en 1941.
Venons-en maintenant à Champeaux proprement dit, où la présence régulière de chirurgiens est attestée dès le début du 17ème siècle, pour se poursuivre jusqu’à la fin du 18ème siècle. Les 3 officiers de santé, qui ont ensuite pratiqué dans notre commune et la région, de 1793 aux années 1820, portaient aussi d’autres qualifications : accoucheur, chirurgien ou maître chirurgien. Depuis les années 1830, ne se succédaient que des docteurs en médecine ou docteurs accoucheurs. On relèvera ainsi, dans l’ordre chronologique :
- Jean OUSTEAU, maître barbier et chirurgien dont la présence est notée dans un acte du 19 avril 1627.
- Jean DUPONT, marié avec Judith BALLOT, chirurgien aussi dit maître chirurgien. Une transaction du 12 juillet 1627 avec le Chapitre de Champeaux, ainsi qu’un foy-hommage, aveu et dénombrement du 4 août 1642 rendu au même Chapitre de Champeaux, attestent de sa présence. Il était inhumé le 9 décembre 1662, dans l’église paroissiale Notre-Dame de Champeaux.
- Charles CHERTEMS (CHERTEMPS), époux de Françoise SOU, apparaît dans une donation du 1er janvier 1648, faite au Chapitre de Champeaux. A 12 jours d’intervalle, il perdait sa femme qui décédait le 3 mai 1652 et sa fille Jeanne le 15 mai de la même année, très certainement d’une épidémie de peste. A noter que cette année là à Champeaux, 48 personnes décédaient, alors que le nombre maximum de décès enregistrés annuellement, lors des années suivantes, n’était que de 20. Lui était déjà décédé avant le 3 mai 1652.
- Lambert DESRÜES (DES RUES) mari de Jeanne ROGER avec laquelle il avait au moins 3 enfants dont le dernier naissait en juin 1654. Il se peut qu’il ai aussi été lieutenant des prévôté et justice de Champeaux. Il décédait à Champeaux le 12 juillet 1662.
- Charles DU PONT, dit alternativement chirurgien ou maître chirurgien, était très certainement le fils de DUPONT Jean cité ci-dessus. Il se mariait le 6 mars 1658 à Champeaux, avec Catherine BORDIER dont il avait 7 enfants. Il décédait à Champeaux le 6 novembre 1667.
- Pierre DUFESTEL (DUFESTELLE), avant 1668, épousait en 1ères noces Margueritte ROUSSEAU qui lui donnait 9 enfants. Le parrain de son 1er enfant Estienne était Estienne ESTIVAL, lieutenant des chirurgiens du baillage de Melun. Son fils Germain né le 27 février 1677 était dit maître chirurgien à Saint-Méry, en octobre 1728. Avant 1684, il se remariait avec Marie MEUSNIER avec qui il avait 5 autres enfants. Dit chirurgien ou maître chirurgien suivant les actes, demeurait à Champeaux, mais en fait exerçait principalement à Melun.
- Louys DESRUES marié en 1ères noces avec Marie DE CONDE qui lui donnait au moins 1 fille. Le 19 mai 1699, ce maître chirurgien demeurait à Saint-Méry. Il se remariait avec Marie Ursule DIEBARTH et décédait à Champeaux le 18 février 1711, à environ 73 ans.
- Fiacre GILBERT (GUILBERT) avait épousé, avant 1705, Françoise CORNET (CORNE) dont il avait 7 enfants. Maître chirurgien, il était également dit procureur fiscal de la seigneurie de Champeaux et de ses dépendances. Il décédait à Champeaux le 16 avril 1760, âgé d’environ 80 ans, et apparemment toujours en activité. Son 1er fils Fiacre se mariait le 18 septembre 1730 à Champeaux, avec Elizabeth MARTIN, et était dit maître chirurgien à Guignes. Son 3ème fils Jean Baptiste, né le 6 janvier 1711 à Champeaux, également chirurgien mais à Chaumes-en-Brie, épousait, le 25 février 1737 à Champeaux, Hélène LEFEBVRE veuve de Louis SUSSEAU maître chirurgien également à Chaumes-en-Brie.
- François GILBERT, 4ème fils du précédent, né le 21 février 1720 à Champeaux, épousait Françoise Margueritte CHERTEMPS (CHARTEMPS) qui donnait le jour à une 1 fille Françoise le 30 novembre 1761. Sa présence sur Champeaux est vérifiée de novembre 1741, époque où il était encore célibataire, au 8 décembre 1761, jour où sa femme décédait âgée d’environ 31 ans et où il était dit maître chirurgien.
- Jean Jacques Joseph GARBAN avait pour épouse Madelaine Jeanne Elizabeth BONNIER avec qui il avait au moins 1 fille née aux environs de 1769, mais pas à Champeaux. Avant de venir résider à Champeaux, il habitait à Fouju, au moins en 1772. En décembre 1780, il était dit chirurgien juré de Champeaux, et en avril 1789, chirurgien du roi au Châtelet de Melun. Il décédait le 6 novembre 1790 à Champeaux à l’âge de 65 ans. Dans son acte de décès, il était dit chirurgien de l’Hôtel Dieu de Champeaux et prévôt des chirurgiens des hôpitaux de Melun.
- Fiacre François CAROGER, né le 1er septembre 1744 à Champeaux, épousait Foy LEFORT le 11 février 1793 à Saint-Méry. Aucune naissance de ce couple n’est enregistrée à Champeaux. Fin 1793, était dit chirurgien, et le 25 germinal an VII était qualifié d’officier de santé et accoucheur. Du 20 messidor an XII au 3 décembre 1807, jour de son décès à Champeaux, était seulement dit officier de santé.
- Michel BONNEFOI (BONNEFOY), dit officier de santé en novembre 1814, et accoucheur en juillet 1818. En février 1820, il était qualifié de maître en chirurgie et accoucheur. En octobre 1822, il était de nouveau dit officier de santé, âgé de 40 ans.
- Jean FANTIN, époux d’une MONIN, était alternativement qualifié de chirurgien, maître en chirurgie, accoucheur et officier de santé. Sa présence à Champeaux est vérifiée de décembre 1818 à 1821, alors âgé de 40 ans.
- Jean François Auguste FANTIN, docteur en médecine de la faculté de Strasbourg, avait pour épouse Hélène Clara TRIQUENOT qui lui donnait au moins 2 enfants nés en février 1832 et janvier 1834 à Champeaux. Né aux environs de 1801, était très certainement le fils du précédent. Quittait Champeaux entre septembre 1837 et août 1838. Avait été élu adjoint au maire en octobre 1831, décembre 1834 et août 1837.
- Joachim BERNARD, né aux environs de 1803, était présent à Champeaux au moins d’août 1838 à juillet 1839, et était qualifié de docteur médecin accoucheur.
- Edouard Body (BODI), né aux environ de 1818, était l’époux de Céline PIERISEAU avec qui il avait au moins 1 fille Lucil Marie née le 23 mai 1850 à Champeaux. Dit docteur médecin, a exercé à Champeaux au moins de janvier 1846 à août 1859. S’installait ensuite à Mormant où il résidait toujours en septembre 1869.
- Jean LUIGGI, docteur en médecine, né aux environs de 1826, était présent à Champeaux en septembre 1870, durant la guerre contre la Prusse dont les armées s’approchaient de Paris, pour en faire le siège. Il se mettait au service des ” ambulances militaires ” installées dans les salles de classe. En août 1874, juin 1876, novembre 1878 et février 1879 demeurait à Blandy-les-Tours. Etait chevalier de la Légion d’Honneur. En mai 1876, il était rapporté qu’il n’avait pas donné suite à la proposition faite par le conseil municipal en août 1874, pour venir s’installer à Champeaux durant 5 années, contre une allocation annuelle de 1 000 francs.
- Martial Anatole ESQUIVE, docteur en médecine, né aux environs de 1844, avait épousé Marie Georgina DARDELLE, de 13 ans sa cadette, qui lui donnait au moins 1 fils né le 15 février 1878 à Champeaux. A exercé à Champeaux de fin 1876 au début de février 1879. A noter que Charles Fuscien MONGAS, maire de janvier 1878 à novembre 1880, s’était toujours montré hostile à la venue d’un médecin à Champeaux.
- Jean Jacques Marcel TARISSAN s’était engagé à résider et exercer à Champeaux durant les années 1881 à 1883, moyennant une indemnité de 500 francs (6) pour son installation et son logement pour 1881, plus 500 francs par an pour ces 3 années, à titre de gratification.
- Alfred Théophile CHAUVEL, docteur en médecine célibataire, né à Hombourg-le-Haut (57), avait lui aussi reçu 500 francs d’indemnité d’installation et 500 francs d’indemnité de logement pour habiter et exercer à Champeaux de mars 1883 à juillet 1884. Il décédait le 2 mars 1888, à Clermont (60), à l’âge de 37 ans.
- Le docteur HOUET exerçait à Champeaux de décembre 1884 à au moins avril 1886, contre la même subvention annuelle de 1 000 francs.
- Avant 1887, Alexandre BOSC exerçait à Ferrières-en-Gâtinais (45). Il avait au moins 1 fille Marie Mélanie Clotilde née début 1867 et qui se mariait avec un pharmacien nommé Fernand Charles LANOA. De ce couple qui demeurait à Paris au 57 rue de Turbigo, naissait le 20 octobre 1887 à Champeaux, au domicile du docteur BOSC, Marie-Thérèse Jeanne LANOA qui devenait ensuite artiste peintre, et se mariait le 2 juillet 1908 à Paris (3ème arrondt), avec Pierre André FAVRE, également artiste peintre né en 1881 d’un père docteur en médecine, et qui devenait maire de Crosne (91) du 1er mai 1941 au 26 août 1944. En juin 1888, il était indiqué que le docteur BOSC s’était établi à Guignes où il était toujours en décembre 1902. A noter qu’il avait également un fils Louis qui exerçait aussi à Guignes en 1905.
En 1887, à Champeaux, les visites étaient payées 2 francs (7).
- Le docteur GAURAN, ancien médecin à Rouen (76) ayant pratiqué pendant l’hiver 1902-1903 à Tunis, obtenait de la commune, une subvention annuelle de 1 200 francs (8), pour s’installer durant 3 ans à Champeaux, d’avril 1903 à décembre 1905. De 1888 à 1903, il n’y avait donc pas eu de médecin à Champeaux. En 1903, les visites étaient toujours payées 2 francs. En septembre 1904, le conseil municipal lui votait 800 francs plus 5 francs par personne au dessus de 130, destinés à couvrir les frais occasionnés par les soins et médicaments donnés aux indigents de la commune (9).
- Paul DAUPHIN exerçait à Bombon, avant de venir s’installer en février 1906, à Champeaux où il restait au moins jusqu’en 1913. Jusqu’à l’arrivée de son successeur, c’était très fréquemment le docteur LANDEL, demeurant à Blandy-les-Tours, qui intervenait en notre commune.
- Paul MARINO a pratiqué à Champeaux au moins de 1926 à novembre 1931.
- Le docteur André FOURCADE, ancien externe des Hôpitaux de Paris installé à Mormant, intervenait fréquemment dans notre commune, sans pour autant y demeurer, jusqu’en septembre 1967. En 1931, il était aussi nommé médecin inspecteur des écoles de Champeaux.
- Eric DUBOIS, médecin généraliste, diplômé de la Faculté de Médecine de Paris, arrivait dans le courant de l’année 1983, à Champeaux qui n’avait donc pas eu de docteur pendant 52 ans. Précédemment, avait été interne au S.A.M.U. de Melun. Après avoir eu son cabinet médical au 10 rue Eugène CHASSAING, et ayant été rejoint en 1987, par le docteur Michel RENARD, il faisait construire la Maison médicale au 2bis de la rue Raoul COUTANT. Il quittait notre village dans le courant du mois de mars 2003, pour aller s’installer précipitamment en Auvergne.
Pour clore le chapitre des personnes ayant exercé à Champeaux, n’oublions pas de citer quelques sages-femmes dont la liste est bien évidemment loin d’être exhaustive :
- Martine CHARDON, épouse de Jacques POMIER, prêtait serment le 15 octobre 1665.
- Perette JOLOT (JOLO, JOLLOT, JOLLO, JOLON), âgée de 59 ans, veuve de Guy SIRET (CIRET, SYRET) maréchal-ferrant, était dite sage-femme jurée de Champeaux en janvier 1699. Elle avait eu 8 enfants et décédait le 6 décembre 1713.
- Marie MAUGRAS, veuve de Nicolas SIRET, dont elle avait eu au moins 5 enfants, décédait en fonction le 15 août 1739 à Champeaux, âgée d’environ 70 ans. Etait très certainement la belle-fille de la précédente. Avait juré et prêté serment le 18 octobre 1723, entre les mains de Mr Louis LOIZEL prêtre curé de Champeaux et Doyen rural.
- Rose BORDERET, épouse BOULANGER, âgée de 64 ans en mai 1853, était encore signalée le 22 avril 1857.
- Marie Françoise Joséphine BAGGI, née le 14 septembre 1843 à Tromello, province de Pavie en Italie, épousait Alexandre Emile CHEVY, pressurier, le 1er février 1879 à Champeaux. A noter que sa mère, Marthe SCOSSA, était également sage-femme à Tromello en février 1879. Sa présence à Champeaux, en tant que sage-femme, est encore vérifiée en novembre 1922, date à laquelle elle faisait aussi office d’infirmière en réalisant des vaccinations.
Pour finir, nous dirons quelques mots sur les personnes du corps médical exerçant actuellement dans notre commune :
- Michel RENARD, médecin généraliste diplômé de la Faculté de Médecine de Paris, exerce à Champeaux depuis 1987 et décède début 2006 dans l’exercice de ses fonctions.
- Christophe RICHARD, médecin généraliste diplômé de la Faculté de Médecine de Paris, s’est installé dans notre village courant 1990. En avril 2007, dernier praticien dans la maison médicale de la rue Raoul Coutant, il la quitte pour s’installer à l’entrée côté Melun
- Pascal REY, médecin généraliste diplômé de la Faculté de Médecine de Paris, est arrivé à Champeaux début mars 1995 et est allé à Blandy en 2004.
- Marc MONCHI, médecin généraliste, a pris la succession du docteur DUBOIS en mars 2003.
- Denis DONZE, médecin généraliste, a pris la succession du docteur RENARD avant de quitter la maison médicale en 2007 et de s’installer rue de la Libération.
- Luc LAURENT, chirurgien-dentiste diplômé de la Faculté de Chirurgie dentaire de Reims, a commencé à exercer à Champeaux en avril 1988.
- Marie-Françoise DAVID, infirmière à domicile, s’est installée à Champeaux courant 1982.
- Isabelle SILVAIN-FIERIN, masseuse-kinésithérapeute, exerce à Champeaux depuis mai 1992.
- Corinne BENOIST, pharmacienne diplômée de la Faculté de Paris-Luxembourg, s’est installée dans notre village en août 1988, après avoir précédemment exercé à Melun et Moissy-Cramayel.
Michel MORCHOISNE
- (1) : bonne fame voulant dire de bonne renommée, d’après un vieux mot qui était à l’origine de bien et mal famé et de fameux.
- (2) : nom désuet des lavements, pratiqués principalement avec de l’eau, de l’huile, du lait ou du son.
- (3) : soit environ 3 050 euros.
- (4) : saints patrons de cette profession. En plus de ceux-ci, les médecins ont également Pantaléon.
- (5) : année de la découverte de l’anesthésie générale à l’éther, suivie en 1847 par celle au chloroforme.
- (6) : soit environ 2 060 euros.
- (7) : soit environ 8 euros.
- (8) : soit environ 3 650 euros.
- (9) : en décembre 1904, il était indiqué que la liste d’assistance médicale comportait 106 personnes, pour une population de 510 habitants suivant le recensement de 1901.
Sources :
- Répertoire Général d’Administration Municipale et Départementale, tomes 1 et 2, de 1870 et 1873, publié par le Journal des Communes.
- ” Ainsi vivaient nos ancêtres “, par Jean-Louis BEAUCARNOT (1989).
- ” Qui étaient nos ancêtres “, par Jean-Louis BEAUCARNOT (2002).
- ” Quid “, par Michèle et Dominique FREMY.
- Inventaire général des Titres du Chapitre et Communauté de l’Eglise Royale et Collégiale Saint-Martin de Champeaux (cote aux A.D.77 : G 156).
- Comptes de recettes et dépenses de l’Hôtel-Dieu de Champeaux (cote aux A.D.77 : 14 Hdt/E2).
- Terriers (documents du clergé séculier du Chapitre de l’Eglise Collégiale Saint-Martin, et Titres féodaux de la Seigneurie de Champeaux) (cote aux A.D.77 : E 1351).
- Registres paroissiaux et d’état civil de Champeaux (1651-1902) (Nota : les registres de 1651 à 1892 sont conservés aux A.D.77).
- Comptes-rendus de réunions de conseils municipaux de Champeaux.