Transformations

Electrification

L’installation de la “Fée électricité” à Champeaux, était envisagée lors de la réunion du conseil municipal du 1er juillet 1914. Ce jour-là, un préposé de la “Compagnie électrique des Gaz et Electricité de Melun” venait faire un exposé au dit conseil qui décidait de réfléchir jusqu’au 3 juillet suivant. Ce jour-là, était décidé la “mise à l’enquête” du projet de demande de concession de distribution d’énergie, pour quarante ans, à la société citée précédemment.

Cette décision, bien qu’approuvée, était contestée par quatre des dix membres du conseil municipal, qui, bien qu’étant favorables à l’établissement de cette énergie, tenaient à protester contre le versement d’un capital de 14 500 francs. [1]

Les tensions au sein du conseil municipal étaient fortes lors des années 1915-1916, puisque sur quinze réunions, dix ne pouvaient avoir lieu, le quorum n’étant pas atteint.

Le 15 novembre 1916, coup de théâtre, le conseil annulait sa délibération du 3 juillet 1914.

Il fallait attendre la réunion du 18 septembre 1922, pour que soit de nouveau envisagée l’électrification de la commune, avec demande de renseignements auprès du “Secteur Electrique de la Brie” (S.E.B)

Le 28 septembre 1923, les propositions du “S.E.B” étaient approuvées, et la “mise à l’enquête” du projet d’électrification était décidé.

Les charges financières à supporter par la commune, étaient approuvées le 25 mai 1924, et se décomposaient ainsi :

Poste de transformation : 8160 francs [2]
Réseau basse tension : 14 870,24 francs
Eclairage public : 4800 francs (non compris l’éclairage des locaux municipaux)
Bien que le maire Pierre Adolphe Picq, était autorisé le 9 février 1925, à passer l’acte de concession avec le “S.E.B”, c’était l’adjoint au maire Emile GERALDY, qui signait fin mars 1925, les pièces de concession.

Courant juin 1925, le “Crédit Foncier de France” faisait savoir qu’il ne pouvait pas prêter la totalité de la somme nécessaire ! Le 4 octobre de la même année, il était convenu que les 4495 francs manquants, seraient prêtés par monsieur DE MUSSY.

Cependant cette première tranche d’électrification ne couvrait pas l’ensemble de la commune, puisque suite à une demande de madame GACONGNE et de monsieur LARTAUD, du 10 novembre 1926, la rue des Tilleuls [3] était électrifiée durant le 1er trimestre 1927.

Electrification, toujours incomplète, puisque le conseil municipal décidait, le 3 juin 1928, la mise à l’étude d’une ligne électrique, route de Mormant [4], jusqu’à la distillerie “Lesaffre Frères” et la ferme de Malvoisine. Cette extension du réseau était acceptée le 29 décembre 1928. Sur les 15 000 francs demandés par le “Sud-Lumière”, messieurs Lesaffre s’engageaient à donner, sans condition, 10 000 francs.

Le 13 décembre 1929, concernant l’électrification de la ferme de Malvoisine, propriété de messieurs BUTET père et fils, par une extension du réseau haute tension de la commune, était envisagé un arrangement libellé en ces termes [5]:
“La commune ne participerait pas pécuniairement à l’établissement de cette ligne, mais pour permettre au fermier de profiter de la subvention que l’Etat n’alloue qu’aux communes et aux syndicats et non aux particuliers, la commune pourrait prendre les travaux à son nom, à condition que le fermier paie la totalité des sommes non couvertes par la subvention et prenne la charge de tout ce qui pourrait résulter de la construction et de l’entretien de la ligne”.
Monsieur Henri Léopold CARDENNE, huissier honoraire, et adjoint au maire, s’était élevé contre cette “combinaison” [6], qui comme le soulignait sa lettre lue lors de la séance du 7 janvier 1930, “était destinée à faire profiter un particulier dans un intérêt particulier, alors que la subvention d’Etat était destinée aux intérêts publics” [7].
Ce même 7 janvier, l’électrification de cette ferme était adoptée par huit voix contre deux. Le montant du devis était de 19 800 francs. Le maire Emile GERALDY, était autorisé le 10 juillet 1930, à signer la marché de gré à gré, avec le “S.E.B”, pour la construction de cette ligne haute tension et d’un transformateur, pour un montant de 30200 francs. Cette délibération était approuvée par le préfet GARIPUY, le 30 décembre suivant, bien que monsieur CARDENNE ait maintenu sa position. La subvention d’Etat pour cette électrification, était attribuée mi-1932, et s’élevait à 17 214 francs.

Le conseil décidait le 27 juillet 1941, de réaliser l’électrification de diverses exploitations agricoles de la commune, afin de pouvoir effectuer électriquement le battage des céréales. Les exploitations concernées étaient la ferme Pottier, la rue de l’Orme [8] et le hangar GERALDY. Leur électrification se terminait dans le courant du 1er semestre 1943.

Détail amusant, et révélateur du changement des mentalités, le clapier de quatre niches et le petit appentis à fourrage situés dans l’enceinte de la cour des écoles de la rue du Cloître, étaient construits par “E.D.F”, fin 1949, en compensation de l’emplacement de trois mètres sur trois, situé dans l’extrémité sud-ouest de cette cour, et qui leur avait été donné par le maire, pour la construction d’un nouveau transformateur.

Le 5 décembre 1953, il était rapporté le peu d’intensité de l’éclairage public, mais pourtant l’étude de son amélioration était remise à plus tard. Le 16 avril 1954, le maire René LAMANT rendait compte que maintenant cet éclairage ne fonctionnait plus, qu’il y avait danger d’incendie, et qu’il fallait réviser toute la ligne et placer des disjoncteurs.

Fin 1957, l’éclairage public qui jusque-là était en monophasé, était transformé en triphasé, et un projecteur était installé pour éclairer la Collégiale. L’illumination complète de celle-ci était décidée en 1966. Cette même année un accord était donné pour l’électrification de ses cloches, par les soins et aux frais de l’association “Les Amis de la Collégiale”.

L’extension du réseau d’éclairage public, à la rue du Stade, rue de Malvoisine et lotissement de Varvanne, était adoptée le 7 septembre 1968.

Le 7 juillet 1978, le conseil adoptait le projet de changement de tension, qui était réalisé par la société “Saunier-Duval”, et terminé début mai 1979.

C’était le 28 mars 1997, qu’était adopté en conseil municipal, le budget primitif faisant apparaître la phase un d’effacement du réseau aérien “E.D.F” et de modification d’éclairage public. Ces travaux étaient commencés en 1998, et se poursuivront par l’exécution d’une phase deux.

Le gaz naturel, quant à lui, était installé dans Champeaux pour l’hiver 2002.

[1] [3] 14 500 francs de 1914 valant environ 250 000 francs de 2000.
[2] 1 franc de 1924, valant environ 4,60 francs de 2000. retour au texte
[3] actuelle rue Guillaume de Champeaux. retour au texte
[4] actuelle rue du Stade retour au texte
[5] [6] et[7] transcriptions littérales de comptes-rendus de réunion du conseil municipal. retour au texte
[8] actuelle rue Raoul Coutant. retour au texte


Adduction d’eau, et station d’épuration

Bien évidemment, l’eau que tout le monde tire, actuellement le plus simplement du monde, en ouvrant un robinet n’était disponible, il y a environ cent cinquante ans, qu’à partir de puits disposés çà et là dans la commune. Un retour dans le temps, permet d’apprécier la lente évolution intervenue dans la distribution de cet élément vital.

Dans sa réunion du 11 mai 1857, le conseil municipal votait au budget pour 1858, la somme de cent francs, pour l’établissement de deux pompes, en lieu et place des puits situés, l’un sur la place de la Halle, et l’autre devant la ferme de monsieur Lainville [1]. Les intéressés devaient “faire subvention” à la commune de la différence entre les frais encourus et la somme allouée par la municipalité. Il semble qu’il n’y ait pas eu de suite à cette décision.

En effet, le 28 février 1866, le conseil municipal décidait qu’une fois faite l’installation de pompes sur les quatre puits ouverts, à savoir devant la ferme Lainville, sur la route n°15, et les chemins n°47 et 57 [2], il ferait exécuter la même transformation à celui situé sur la place du Cloître, face à la collégiale.

Pour ce dernier, là encore, la décision ne semble pas avoir été suivie de fait, puisque lors de la réunion du 7 mars 1869, la mise en place d’une pompe sur ce puit était de nouveau décidée, de même que sur ceux de la rue Saint Léonard et de la rue de la Charronnerie [3]. Pour ce qui était du 2ème puit situé sur la place Duruy ([4]), il n’était prévu que la pose d’un regard en fonte, sans pose de pompe.

Le 14 avril 1880, l’installation d’une pompe en cuivre à balancier droit, sur la place du Cloître, était décidée. La décision du 7 mars 1869 avait-elle été suivie d’effet ?

La réalisation d’un puit avec pompe, au lieu dit “le Gouffre”, était approuvée le 24 septembre 1899 [5].

Les premiers manques d’eau, dans les puits communaux, étaient signalés le 24 décembre 1903. Situation qui persistait les mois suivants, comme mentionné dans le compte-rendu de la réunion de 24 juillet 1904.

Le 25 septembre de la même année, la décision de faire recreuser le puit de la place du Cloître, était prise. Lors de cette même réunion, on parlait pour la première fois, de faire établir un avant-projet pour le captage de l’eau. Fait confirmé par une lettre du 23 décembre 1904, émanant du préfet, faisant connaître que le ministre des Travaux Publics autorisait les “Ponts et Chaussées” à faire l’étude d’un projet de captage de sources dans la vallée du ru de Varvanne.

En février 1905, suite à la visite d’un “ingénieur ordinaire”, il était indiqué que les dites sources ne seraient peut-être pas suffisamment pures, pour alimenter le village en eau potable, ce qui en revanche serait sûrement possible au moyen d’un puit foré au nord-nord ouest, et après test fait sur la qualité de l’eau, par Monsieur JANET, géologue.

Le maire Raoul COUTANT, lisait en mai 1905, un devis estimatif qu’il avait établi sur la base de renseignements fournis par la commune de Courpalay, évaluant la dépense à 35 000 francs [6]. Dans un premier temps, le 8 juillet 1905, il était décidé de faire creuser le puit jusqu’à une profondeur de quatre-vingt mètres. Pour ce faire, il était lancé pas moins de dix appels d’offre, qui n’avaient généré que quatre propositions. Celle de “Lippmann et Cie” était retenue, pour un tubage uniforme de 310 mm de diamètre intérieur. Le terrain nécessaire pour l’installation de ce puit, était acheté à monsieur CHASSAING. Son emplacement est connu de tous : derrière l’actuel “Petit Foyer”, situé sur le côté gauche de la rue du Stade, en allant vers Mormant. Il était également demandé aux habitants de n’utiliser l’eau des puits existants que pour les besoins du ménage.

En janvier 1906, des problèmes d’éboulements nécessitaient de continuer le double tuyautage jusqu’à une profondeur de 24,80 mètres. La profondeur de quatre-vingt mètres était atteinte le 30 mai 1906, et c’est alors que le conseil décidait la poursuite du forage jusqu’à la couche d’argile plastique, devant permettre d’atteindre une 3ème nappe d’eau. Les travaux se terminaient courant septembre de la même année. Il est curieux de constater que ces travaux avaient été entrepris sans qu’un chiffrage complet n’ai été demandé. Ce n’est en effet qu’en juin 1907 que Monsieur GUILLET, ingénieur des “Ponts et Chaussées”, remettait son devis de projet de distribution d’eau, incluant le forage, devant servir à alimenter le village, et qui s’élevait à 46 000 francs, ensuite ramené à 43 000 francs [7] !! Celui-ci faisait apparaître un réservoir à deux compartiments de cinquante m3 chacun. L’avis favorable pour ce projet d’adduction d’eau potable, était délivré par le Préfet, courant décembre 1907, autorisant la mise en adjudication des travaux !!

En février 1908, le ministère de l’Agriculture octroyait une subvention de 15 480 francs.

Le conseil ayant retenu les offres de messieurs Salmson et Chassin, respectivement pour la construction du réservoir et la fourniture de la “pompe élévatoire”, il s’en suivait un surcoût, qui cumulé au refus de subvention de 1000 francs du Conseil Général de Seine-et-Marne, mettait le conseil municipal dans l’obligation de palier un manque de financement de 6360 francs, au moyen d’un nouvel emprunt !!

Hors séance, le 24 janvier 1909, le maire Raoul COUTANT était autorisé à se rendre auprès de messieurs CHASSAING et GREFFULHE, afin de leur demander une aide pour la construction, sur la place du Marché, d’une fontaine qui serait alimentée par l’eau de l’adduction. Visite positive, puisque le 11 juin, était annoncée la construction de cet édifice, sur la place du Marché, à l’endroit où existait déjà une pompe, qui servait aussi de panneau d’affichage !! Le 17 septembre, le “monument”, œuvre d’un sculpteur parisien, était en place. Son inauguration avait lieu le dimanche 31 octobre 1909, en présence du Ministre de l’Agriculture, du Préfet de Seine-et-Marne, de Monsieur le Comte GREFFULHE, Conseiller Général, et Monsieur MERILLON, président de la Fédération Nationale des Sociétés de Tir de France, car en même temps était également inauguré le stand de la Société de Tir de l’Amicale de Champeaux. Ce jour-là, étaient donné un grand concert instrumental exécuté par la fanfare de Mormant, et organisé un grand concours de tir à l’arme de guerre “fusil Lebel”. Le tout accompagné d’une fête foraine, avec en soirée, illuminations et bal à grand orchestre sous tente. La fête et le concours de tir continuaient également le lendemain.

De juillet à décembre 1909, à titre d’essais, conduits par le garde champêtre Eugène ROCHER, il était pompé 3650 m3 en 247 heures.

Fin novembre 1909, les travaux de canalisation exécutés par monsieur DEGUY, avaient pris du retard, et n’étaient toujours pas terminés, et donc pas encore d’eau au robinet.

La séance du conseil municipal du 8 décembre 1910 marquait un grand pas dans ce sens. Il était en effet décidé l’établissement, dans un premier temps, de quinze concessions d’eau, individuelles. Des canalisations étaient donc amenées jusqu’aux bords des trottoirs, aux frais de la commune, par monsieur Henry, plombier à Champeaux. Les compteurs étaient de deux types, soit d’un diamètre de 15 mm pour un débit de 80 litres/minute, soit de diamètre 20 mm pour un débit de 100 litres/minute. Ils étaient vendus, ou loués aux concessionnaires, pour 10 % de leur valeur d’achat, pour 5 ans au moins. Chaque concessionnaire se voyait alloué 55 m3 par an, pour dix-huit francs [8]. Les quantités au-dessus de ce forfait, étaient facturées ainsi :

0 à 100 m3 : 0,30 francs/m3
100 à 200 m3 : 0,28 francs/m3
200 à 300 m3 : 0,26 francs/m3
plus de 300 m3 : 0,24 francs/m3
A l’époque, le paiement était déjà semestriel.

En juillet 1911, ces concessions étaient au nombre de dix-neuf, plus celles des écoles et de la mairie, pour ensuite passer à vingt-trois en mars 1912 et vingt-cinq en mai 1914.

Début février 1919, de gros problèmes apparaissaient, puisque les colonnes et la crépine de la pompe étaient tombées au fond du puits, sans qu’il ait été possible de les y en sortir. La situation n’était rétablie qu’en février 1920, par la pose de nouveaux équipements, par monsieur MURACOUR, mécanicien à Guignes.

Le campanile en tôle zinguée, toujours existant de nos jours, était rajouté sur le bâtiment abritant la pompe, en fin d’année 1920. L’installation, en façade du château d’eau, d’une prise d’eau pour le remplissage des tonnes, date du 2ème semestre 1922.

Courant février 1926, la pompe de relevage du puits se voyait adjoindre un moteur électrique, en remplacement de celui à pétrole, mis en vente en octobre 1930. Les arbres de transmission, poulies et courroies étaient fournis par monsieur Alfred COQUIN.

Février 1938 voyait la fin du relevé semestriel des compteurs, remplacé par la taxe sur consommation annuelle, avec un minimum de 40 m3, pour 40 francs [9].

De décembre 1944 à décembre 1947, cette taxe annuelle passait graduellement de 60 à 400 francs, et le mètre cube supplémentaire de 1,10 franc à 5 francs !!

Le projet d’extension de distribution d’eau, aux communes de St-Méry, Fouju et Andrezel, était repoussé le 14 février 1948, en raison de l’état de la canalisation, vieille de quarante ans.

Le 19 novembre 1948, monsieur René LAMANT, à la fois maire de Champeaux et directeur de la “distillerie Lesaffre Frères”, transmettait au conseil municipal, une demande de cette société, afin d’être alimentée en eau par la commune, en proposant d’installer à ses frais, un second moteur à l’installation de pompage alimentant le réservoir communal qui serait équipé d’une canalisation avec compteur, le reliant à la distillerie, et dont le point de départ serait situé à un certain niveau, afin de laisser toujours une réserve suffisante pour la commune. La proposition était “chaleureusement” acceptée. L’aide financière de la société “Lesaffre Frères”, d’un montant de 1009350 francs [10], pour l’achat, le transport et le montage de cette pompe de 35 m3 et de deux compteurs, était une avance faite à la commune, et qui était remboursée au prorata des consommations de la commune et de cette société dont seulement 90% de la consommation était prise en compte. Les travaux de modification de la station de pompage étaient terminés fin décembre 1950.

Du 1er janvier 1951 au 1er janvier 1952, la concession annuelle de 40 m3, et le mètre cube supplémentaire passaient respectivement de 400 à 700 francs, et de 5 à 18 francs !!Pourtant la valse des augmentations ne devait pas en rester là, car en effet, pour amortir l’installation d’un épurateur d’eau d’un coût de 250 000 francs, le conseil décidait dans sa réunion du 9 mai 1952, de porter la concession de 40 m3 de 700 à 900 francs, et le mètre cube supplémentaire de 18 à 24 francs aux habitants, et de 12 à 17 francs à la société “Lesaffre”, à compter du 1er juillet de la même année. L’installation de cet épurateur faisait suite aux résultats d’une analyse du 15 février 1952, indiquant la présence de 180 bactéries “coli” au litre. Dans sa réunion du 1er juillet 1952, le conseil annulait sa délibération du 9 mai, et ramenait le prix de la concession annuelle à 800 francs, et du mètre cube supplémentaire à 22 francs aux habitants et 15 francs à la société “Lesaffre”. Mécontentement des Campéliens, ou erreur de calcul ??!

Et malheureusement, les choses n’allaient pourtant pas en rester là. En effet, lors de la réunion du 13 mai 1955, le maire René LAMANT rendait compte que la fermeture de la distillerie mettait en totalité à la charge de la commune, une somme de 144 000 francs restant due pour travaux exécutés à la station de pompage du château d’eau. En conséquence, à compter du 1er juillet 1955, la concession annuelle passait de 800 à 1600 francs, et le mètre cube supplémentaire de 22 à 45 francs !!!

Le 17 mars 1956, il était décidé de signer une convention avec la “Société des Eaux de Melun”, pour l’entretien et la gestion du réseau.

En octobre 1958, tous les habitants n’étaient pas desservis par une canalisation. Certains étaient encore obligés d’aller s’approvisionner à des bornes-fontaines qui étaient supprimées, à l’exception de celle de la place du Marché, courant décembre 1959.

Le principe de fourniture d’eau à St-Méry, était accepté le 18 novembre 1960, et la convention signée par les 2 parties, courant mars 1963.

Monsieur LEROUX, de la “Société des Eaux de Melun”, faisait le 22 février 1964, un exposé sur l’état du réseau de distribution d’eau, d’où il ressortait que la pompe s’usait et devenait insuffisante, qu’une portion de la conduite principale était d’un diamètre trop petit, et que le château d’eau n’était pas assez élevé et était de capacité trop faible, surtout en tenant compte du projet de lotissement le long de la route départementale 215. Sa rénovation était estimée à 200 000 francs [11].

Le 1er mai 1965, la proposition du maire Jean Claude POISSON, visant à implanter un nouveau château d’eau, sur le côté nord du terrain communal de sport, était acceptée. L’adjudication de cette nouvelle installation devait avoir lieu le 28 juillet 1966.

L’extension du réseau d’eau, d’environ cent mètres, jusqu’aux maisons ouvrières de la ferme Pottier, dite “de la Communauté”, était votée le 25 février 1967, et concernait cinq ménages. Lors de cette réunion, suite aux craintes exprimées par le Génie Rural, tout comme l’avait fait monsieur LEROUX en février 1964. il était également décidé d’acheter une nouvelle pompe, celle en place étant jugée insuffisante pour alimenter le nouveau château d’eau,

En février 1969, le conseil municipal émettait un avis favorable, pour la construction d’une station d’épuration, suggérée par le Sous-préfet. Ce projet d’assainissement était adopté le 6 septembre de la même année, pour un montant de 180 000 francs. En janvier 1970, le Génie Rural indiquait que le meilleur endroit, pour la station d’épuration, était situé dans la descente, sur la route du Moulin de Chaunoy. Pour ce faire, la commune ne possédant pas de terrain dans cet endroit, décidait d’acheter à monsieur Robert GERALDY, une parcelle de 900 m2. La société retenue, pour la construction de cette station, était “Erba et Seit”, ayant offert de faire les travaux pour la somme de 140 000 francs. Celle-ci était finie de construire fin octobre début novembre 1971.

[1] Ferme dite de “la Communauté”, située à gauche, en entrant dans Champeaux, en venant de Melun.
[2] Respectivement routes départementales D215, D47 et D57.
[3] Actuelle rue de la Ferronnerie.
[4] Actuelle place du Marché.
[5] Endroit restant à localiser.
[6] 35000 francs de 1905 valant environ 700000 francs de 2000.
[7] 43000 francs de 1907 valant environ 870000 francs de 2000.
[8] 18 francs de 1910 valant environ 360 francs de 2000.
[9] 40 francs de 1938 valant environ 105 francs de 2000.
[10] 1009350 francs de 1948 valant environ 180000 francs de 2000.
[11] 200000 francs de 1964 valant environ 1400000 francs de 2000.


Lavoirs

Début 19ème siècle, pour les campéliennes, laver le linge n’était pas chose aussi facile que de nos jours, puisque la commune n’avait pas encore de lavoir digne de ce nom. En effet, le compte-rendu de réunion du conseil municipal du 22 février 1822, mentionnait qu’il avait été réservé à cet effet, la partie des fossés en face du cimetière, où l’eau était plus abondante qu’ailleurs. Le lavage du linge était interdit à cet endroit, le 26 août 1849, à cause des mauvaises odeurs occasionnées par un niveau d’eau extrêmement réduit, en raison de la sécheresse. Les femmes lavaient donc ensuite le linge, sur le ru de Varvanne, exposées aux intempéries.

Ce n’était que le 20 mai 1872, que le maire Hubert Placide ROBICHON appelait l’attention du conseil, sur la construction d’un lavoir public, et exposait que la fontaine de Varvanne, ayant des fuites souterraines, ne maintenait plus un niveau suffisant, pour y laver convenablement le linge. Or, le nouveau propriétaire des lieux, monsieur Auguste Rivière, refusait d’effectuer les réparations nécessaires, prétendant que les droits de place qu’il percevait, ne couvraient pas le prix desdites réparations.

La construction dudit lavoir, estimée à 3200 francs [1], était souhaitée pour une mise à disposition le 11 novembre 1873. Le 17 août de la même année, le maire était autorisé à se concerter avec monsieur Auguste RIVIEE, pour l’acquisition du terrain appelé “La Californie” estimé à 1000 francs, et à faire exécuter, par monsieur BAFFOY, agent voyer, les plans et devis d’une construction comportant un séchoir découvert. Ces plans et devis étaient approuvés le 28 août suivant. La construction fermée, comportait un bassin avec plats-bords en bois, tenus par des ferronneries, une courette d’entrée, une buanderie, le tout couvert de combles.

Un courrier préfectoral du 18 février 1874, autorisait la commune à établir, sur le ru de Varvanne, en aval du pont sous la route départementale n° 15 [2], un barrage pour alimenter ce lavoir, à condition que le niveau de la retenue soit située à 2,09 mètres en contrebas de l’intrados aval du pont.

L’acquisition, à l’amiable, de la fontaine de Varvanne, avec soixante-dix centiares de terrain, était autorisée par le conseil municipal, le 16 avril 1874, moyennant en définitive 3000 francs. Cette vente ne se faisait que le 9 juillet suivant, chez maître COUTROT, notaire à Mormant. L’exécution du séchoir n’était quant à elle, décidée que le 27 août 1880, et encore il ne s’agissait que de simples cordes tirées entre les arbres !

L’eau n’arrivant plus au bassin du lavoir, le conseil affirmait, le 29 novembre 1888, l’urgence de faire procéder à des réparations estimées à 1600 francs [3]. En juillet 1890, la pose d’une plaque commémorant ces restaurations, était décidée. C’est dire à quel point celles-ci devaient être souhaitées !!

Le 20 novembre de la même année, monsieur BASSET, propriétaire de la distillerie de Varvanne, était prié de remédier aux écoulements des eaux de pulpe de betteraves, se produisant dans le bassin du lavoir, soit en surface, soit par infiltration. Une nouvelle demande, de même nature était faite le 4 novembre 1894, à monsieur BASSET qui affirmait le 11 du même mois, que ses eaux n’empoisonnaient pas le lavoir, dont le curage était fait aux frais de la commune !!

En octobre 1945, ce lavoir manquait d’eau, par suite de la mise en marche de la distillerie “Lesaffre Frères”, qui s’alimentait en eau, dans un puits lui appartenant, et situé plus profond que la source de Varvanne, ce qui en provoquait l’épuisement. La distillerie promettait donc de remplir le bassin du lavoir, chaque matin.

Le 22 octobre 1948, des réparations à ce lavoir, décidées en février de la même année, pour un montant de 219191 francs [4], étaient momentanément arrêtées, en raison du débit de plus en plus insuffisant de la source alimentant le lavoir. La construction d’un nouveau lavoir, situé devant le château d’eau [5], était envisagée.

Le 31 janvier 1949, l’avant-projet de ce nouveau lavoir communal était évalué à 750 000 francs [6], et le maire René LAMANT, était habilité le 5 août, pour aliéner au profit de la société “Lesaffre Frères”, l’ancien lavoir et le terrain attenant.

Fin novembre 1949, la construction du nouveau lavoir était terminée, et avait nécessité la somme de 437 899 francs.

Le 15 mai 1953, le conseil votait l’étude d’installation de douches communales, situées à la suite du lavoir nouvellement construit. Leur réception provisoire avait lieu le samedi 11 janvier 1958, et l’ouverture au public se faisait le 1er février suivant.

En février 1970, le vieux lavoir situé sur le site de Varvanne, existait toujours.

La fermeture du lavoir de la rue du Stade, était effective le 21 janvier 1974. Cependant les douches continuaient de fonctionner jusqu’au 15 mai 1977, après seulement dix-neuf ans d’existence.

Le 3 novembre 1977, ces anciens bâtiments se voyaient reconvertis en labo-photo, et en salle du “Centre des Loisirs Campélien”, précurseur du “Foyer Rural”. Ces locaux sont maintenant connus sous le nom de “Petit Foyer”.

[1] 3200 francs de 1872 valant environ 73 000 francs de 2000.
[2] Actuelle route départementale D215
[3] 1600 francs de 1888 valant environ 35 000 francs de 2000.
[4] 219 191 francs de 1948 valant environ 39 000 francs de 2000.
[5] Il s’agit du 1er château d’eau, de l’actuelle rue du Stade.
[6] 750 000 francs de 1949 valant environ 120 000 francs de 2000.


Les rues

Toutes les rues, places et ruelles du village, n’ont pas toujours été identifiées sur le terrain, par des plaques.

Le 2 octobre 1959, le projet de pose de plaques indicatrices, était repoussé par le conseil municipal, par six voix contre cinq, au 2ème tour.

Pourtant, le 11 décembre de la même année, ce même projet était accepté, et le 5 février 1960, l’achat des plaques était décidé. C’était également lors de cette même réunion qu’était adopté le projet de changement des dénominations des rues, comme signalé dans l’historique ci-dessous.

Place du Marché: ancienne place de la Halle, puis place Duruy (de novembre 1866 à février 1876)
Rue des Champarts: ancienne rue Pellegrin.
Rue Guillaume de Champeaux: ancienne rue des Tilleuls, puis rue de la Poste (jusqu’en février 1960).
Rue Eugène Chassaing: ancienne Grande Rue, puis Grande Rue des Halles (jusqu’en février 1960).
Rue du Cloître: seule rue à ne pas avoir changé de nom depuis 1780.
Rue Raoul Coutant: ancienne rue de l’Orme (jusqu’en février 1960).
Rue de la Ferronnerie: ancienne rue de la Charronnerie (jusqu’en février 1960).
Rue de la Libération: ancienne partie de la rue Saint Léonard (jusqu’en février 1960).
Rue de Malvoisine: ancienne rue Gorjon, puis rue Gougeon.
Rue du Pourtour des Fossés: ancien chemin du Pourtour des Fossés.
Rue Saint Léonard: la partie allant de l’actuelle rue de la Libération à la ruelle du Fossé Masson, s’est toujours appelée rue Saint Léonard. La partie allant de la ruelle du Fossé Masson à la rue du Cloître, était l’ancienne rue du Mouton.
Rue Sainte Fare: ancienne rue du Tourniquet. (cette dernière ayant été divisée en deux) (jusqu’en février 1960)
Rue Sarrazin Desmaraise: ancienne rue des Tilles (?), puis rue du Tourniquet (jusqu’en février 1960).
Rue du Stade: ancienne rue Bérot (jusqu’en février 1960).
Rue de Varvanne: ancien chemin de Varvanne. (toujours existant, et en prolongement de cette rue)
Ruelle du Four Banal: n’a jamais changé de nom.
Ruelle du Fossé Masson: n’a jamais changé de nom.
Ruelle du Père Grand: aujourd’hui disparue, pour ce qui concerne une partie, ou plus accessible autrement qu’en passant par la nouvelle mairie, pour l’autre partie. A été vendue à Isidore HURE, serrurier à Champeaux, en 1863. Elle permettait de relier l’actuelle rue Saint Léonard, à la rue du Cloître, en passant derrière l’ancienne et la nouvelle mairie.